Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/111

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quettes, l’étalage et le bienheureux débit de la marchandise. Cela s’appelle la mise en œuvre du document humain, expression d’un ridicule ineffable dont M. de Goncourt réclame la paternité. Que Zola s’arrange là-dessus avec lui comme bon lui semblera. Ces gens me semblent admirablement faits pour se lacérer les intestins.

L’auteur de Chérie a donc reçu des montagnes de lettres, entre autres, des « lettres de mères » le renseignant sur quelques cas curieux de puberté précoce observés sur le corps charmant de leurs chastes demoiselles. On devine les détails où se complaisent tant les bas-bleus ignobles capables de les fournir par voie postale.

On pourrait s’amuser, si on avait beaucoup de temps, à découper dans le roman que signe effrontément M. de Goncourt les endroits innombrables où cette occulte collaboration féminine est évidente et saute aux yeux. Il y aurait aussi le petit stock de fumisteries littéraires telle que les confidences d’une femme mariée sur la première « visitation du désir », sur « la douceur du premier baiser d’amour donné sur la bouche », ou sur les premières sensations de la couche nuptiale, confidences écrites, vraisemblablement, sur une table de brasserie par quelque crasseux bohême en joviale humeur.

C’est avec tout cela que l’illustre maître a tra-