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émoustillement du cœur » ; mais M. Edmond ne la laissera pas dans cette ignorance et nous sommes sur le point d’assister à de bien autres émoustillements.

Un jour, Chérie lit cette phrase dans un dictionnaire : « Chaque fois qu’une Amazone tuait un ennemi, elle recevait un homme dans ses bras. » À l’instant, des écailles tombent de ses yeux et l’innocente a enfin « la clef de l’amour et du mariage ». Nous sommes arrivés à la page 259. Cette clef c’est tout simplement le Phallus, le Phallus immense et vainqueur dont la vision va remplir toute son existence.

Vous comprenez maintenant que pour arriver à d’aussi étonnants résultats d’analyse, il est indispensable d’avoir énormément pratiqué un salon parisien, « d’avoir usé la soie de ses fauteuils pour en surprendre l’âme, et d’avoir confessé à fond son palissandre ou son bois doré. » (Les frères Zemganno. — Préface.)

Alors apparaît dans sa gloire la salauderie physiologique qui sert de base à tout roman naturaliste. Chérie va dans le monde, naturellement, et ce qu’elle y entrevoit dans des riens invisibles lui donne, je vous assure, de sacrées sensations.

« Vivre là-dedans, en ayant sous les yeux l’exemple tentant des autres femmes, c’est cruel, savez-vous, pour de grandes filles en âge de faire des enfants. »