Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/133

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que des plus attentifs et des plus soigneux, comme il en faut pour décorer le vestibule d’un véritable grand homme, mais il faut ensuite l’arrivée du Maître pour que resplendissent les marbres sur lesquels se tiendront humblement les pauvres, en attendant la distribution du pain.

Ah ! s’il avait pu faire éclater dans la lumière d’un jugement définitif, le Renan dîneur et imprécateur qu’il a raconté ! C’est si bien lui ! Je l’ai tellement reconnu, l’abominable sophiste mellifluent du Collège de France où j’allais autrefois l’étudier, en vue d’obtenir une précise « Configuration du savantasse » que je demande la permission de reproduire telle que je l’ai publiée obscurément en 1884.

« Je vis un homme de taille médiocre, à l’embonpoint élastique, agile et fermement planté sur de petites jambes de montagne, évidemment calculées pour porter leur homme aussi bien sur les rocs de l’explorateur phénicien que sur les tréteaux basculants du conférencier.

» L’impression première et immédiate est celle d’un vieux frère de la Doctrine chrétienne, frère Potamien ou Junipère qui aurait distribué les fruits de l’arbre de la science à trois ou quatre générations.

» Face glabre, au nez vitellien, légèrement empourpré et picoté de petites engrêlures qui