Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/139

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rieusement selon la loi des similitudes. Si l’austérité proverbiale de notre littérature pouvait s’accommoder d’une métaphore, je nommerais cela le raccrochage prostitutionnel des entéléchies vagabondes.

Si, par exemple, il est impossible d’excogiter la joie sans qu’aussitôt vienne s’offrir la concomitante notion de la Mort, à combien plus forte raison le souvenir de M. de Goncourt et de sa Faustin n’induirait-il pas aux récollections diaboliques ?

Je viens de relire pour la troisième fois depuis dix ans, ce roman célèbre, et je pense qu’en voilà décidément pour l’éternité. Je n’étais pas au tiers du volume que, déjà, la plus sale engeance m’avait investi. Il me semblait entendre grincer sourdement tout autour de moi d’opaques fantômes et des polymorphes ténébreux. D’horribles gueules se baisaient inhumainement dans les coins, et le phosphore littéraire de l’alambic traînait sa lueur sur ce cauchemar…

C’est alors que je me suis souvenu de cette Idole des mouches, Dieu stérile d’Accaron, qu’on ne pouvait pas consulter sans mourir, disent les Écritures, et qui commande souverainement aux démons des possédés.

M. Edmond de Goncourt est, parmi les écrivains modernes, celui, peut-être, qui a eu le plus la puissance d’attirer à lui les cantharides et les bourdons de la phrase dont la mort, suivant Salomon, est capable de faire puer les parfums. Les