Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/140

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parfums, hélas ! les onguents même que ce romancier olfactif a si laborieusement combinés, pour en saturer le plus insalubre autel où les maringouins idolâtres aient jamais pu s’asphyxier !

La vibration cérébrale qui correspond à La Faustin me paraît être le Diabolisme absolu. Et cette opinion n’est certes pas pour diminuer une pareille œuvre.

Le Diable est, après Dieu, la plus grande force cachée. C’est le geôlier de l’Irrévocable. C’est lui qui répond de l’âme humaine quand on la transfère dans le désespoir. C’est lui qui se charge d’essuyer les yeux en pleurs avec des tessons brûlants, de réconforter les faméliques en les saturant de chaux vive, de réchauffer les loqueteux entre les parois des glaciers, d’empiler finalement les carcasses des soleils éteints sur le lit des agonisants pour stimuler leur courage, et la dépouille de tous les morts est lessivée par ses lavandières.

Je suis celui qu’on aime et qu’on ne connaît pas,


disait un poète. J’imagine que ce vers, l’un des plus étrangement profonds qu’on ait écrits, pourrait servir de rigoureuse épigraphe à ce chef-d’œuvre de la damnation littéraire.

Ce serait une enquête sans intérêt de s’informer du précieux cœur de M. Edmond de Gon-