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X

LA BESACE LUMINEUSE


À ANDRÉ ROULLET

Puisque aucun livre considérable ne veut apparaître, puisque les jeunes, semblent-ils, n’ont plus rien à dire et déclarent silencieusement qu’ils ne veulent plus s’accouder à la table des immortels, — on est bien forcé de revenir, quelquefois, aux vieux, à ces pauvres vieux défunts que dévora l’espérance de ne pas mourir et qui sont devenus les citoyens en poussière d’un très-vaste empire où l’on ne fait pas de littérature.

Parmi tous ceux-là, il se trouve que Flaubert est encore l’un des moins défunts. Son œuvre, pourtant, défiait la Vie, incroyablement, et paraissait être le plus grand effort qu’un poète eût jamais tenté pour s’amalgamer au néant.

Ce fauve concubin des lexiques et des dictionnaires travailla, tant qu’il fut sur terre, à l’extermination de sa propre personnalité.