Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/15

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qu’un tel renom fut, à l’origine, propagé par quelques malins admirablement idoines à m’utiliser avec gratuité jusqu’à l’heure climatérique où le devoir de thuriférer les mufles eut pour corollaire immédiat la nécessité de mon expulsion.

Il est vrai que je m’accommode assez bien de ma solitude et que je m’accorde parfois, quelques instants de gaîté douce en songeant à la prodigieuse bredouille et au fiasco magistral des folâtres compagnons qui me condamnèrent au désespoir.

Quelquefois, aussi, je suis embêté, je l’avoue, ah ! cruellement embêté. C’est lorsque de jeunes enthousiastes s’avisent de me donner du « grand pamphlétaire ». Hélas ! je les enverrais de bien bon cœur à cet excellent M. Drumont qui m’est si incontestablement supérieur en la matière et sur qui j’avais tant compté pour qu’on m’oubliât !

Tenez ! puisque nous causons, voulez-vous savoir ce que je répondis un jour à un romancier connu qui, voulant se documenter à l’endroit des plus modernes pamphlétaires, m’interrogeait en même temps sur ce personnage illustre et sur moi-même. Voici ma déclaration, publiée naguère dans un livre sans succès :

« Vous avez raison ; le catholicisme de ce trafiquant de lettres est à faire vomir. Certes,