Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/16

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je déteste les Juifs autant qu’il est possible, mais pour des raisons plus hautes que leurs ignobles écus. Le fait de la richesse publique entre leurs mains est, à mes yeux, un profond mystère qui intéresse la métaphysique la plus transcendante et c’est ce que Drumont, avide seulement de scandales et de droits d’auteur, est incapable de comprendre. S’il l’avait compris, du reste, il ne l’aurait point dit, ou sa France Juive n’aurait pas eu deux éditions.

« C’est ignoble, oui… Vous vous souvenez, n’est-ce pas ? de ces affiches qui couvrirent les murs à l’époque de son plein succès et qui représentaient le personnage, vêtu en chevalier du Saint-Sépulcre et foulant aux pieds… MOÏSE !

« Les catholiques sont devenus tellement fétides qu’aucun d’eux ne s’empressa de plastronner de ses propres excréments le visage de ce Tabarin sacrilège. Cela dit tout…

« Du côté littéraire, vous savez ce que j’en pense. C’est désarmant… Enfin, c’est le grand pamphlétaire catholique !… Remarquez bien, s’il vous plaît, que ce pamphlétaire est, au fond, l’ami de tout le monde, et ce trait suffit à le peindre… Je veux bien que le courage physique ne lui manque pas, puisqu’il s’est battu et que c’est un signe, paraît-il, de grande intrépidité. D’ailleurs, il fait sonner assez haut sa