Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/159

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d’avantager de ses bénédictions les plus rares ceux de ses fils qu’elle devrait cacher dans d’opaques ombres, dans d’occultes et compliqués souterrains, dont la clef serait jetée, au son des harpes et des barbitons, dans l’abîme le plus profond du Pacifique, par des cardinaux austères expédiés à très-grands frais sur une flotte de trois cents vaisseaux !

Quant à ceux-là qui sont sa couronne, ses joyaux, ses éblouissantes gemmes et dont elle devrait adorner sa tête chenue autrefois crénelée d’étoiles, elle décrotte ses pieds sur leur figure et délègue des animaux immondes pour les outrager.

Je l’ai dit autre part, avec force développements. Les catholiques modernes haïssent l’Art d’une haine sauvage, atroce, inexplicable. Sans doute, il n’est pas beaucoup aimé, ce pauvre art, dans la société contemporaine et je m’extermine à le répéter. Mais les exceptions heureuses, devraient, semble-t-il, se rencontrer dans ce lignage de la grande Couveuse des intelligences à qui le monde est redevable de ses plus éclatants chefs-d’œuvre.

Or, c’est exactement le contraire. Partout ailleurs, c’est le simple mépris du Beau ; chez les catholiques seuls, c’est l’exécration. On dirait que ces âmes médiocres, en abandonnant les