Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/167

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tellement relégué par son mépris, si lointainement déporté par l’indignation de ses intestins, que le titre même en est inconnu des grouillants fidèles qui se bousculent à ses orifices.

L’idée seule de proposer la lecture des Diaboliques à cette répugnante famille paraît une dérision et une cocasserie sans excuse.

Bernardin de Saint-Pierre a dit, je ne sais où : « La vérité est une perle fine et le méchant un crocodile qui ne peut la mettre à ses oreilles, parce qu’il n’en a pas. Si vous offrez une perle à un crocodile, au lieu de s’en parer, il voudra la dévorer, il se cassera les dents et, de fureur, il se jettera sur vous. »

Les chrétiens actuels ne veulent d’aucune parure de cette sorte et leurs oreilles sont éternellement absentes pour la pendeloque de l’Art. Leur colère, impuissante par bonheur, en cette époque de peu de foi, ne les emporte pas jusqu’à dilacérer physiquement ceux qui les voudraient moins imbéciles. Mais je vous jure que le sort des bêtes les plus immondes pourrait être envié par des hommes tels que Barbey d’Aurevilly, si la France était assez maudite pour que le retour d’une monarchie réintégrât ces sépulcres dans leur crédit.

On serait alors très-diligemment expédié dans les moins salubres colonies du Pacifique et le réprouvé qui écrit ces lignes aurait, sans doute, fort affaire pour sauver sa peau.

Les Diaboliques parurent pour la première fois