Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/264

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour consacrer son Corps et son Sang. Cela dit tout.

Même dans ses langes, elle tenait la foudre. Tacite fut un de ses balbutiements et Juvénal en fut un autre. Les paradisiaques doxologies du Moyen Âge, hymnes ou proses, ne prolongèrent pas seulement les Sacrées Prières qui sont les oracles à jamais de l’irréfragable Église ; elles furent aussi, plus profondément, la séquence régulière de l’énorme Triomphe Romain.

L’arbre de fer avait obombré, de ses branches inflexibles, tout être vivant. Lorsqu’il dut périr à la fin, lorsqu’on eut fait des lances barbares de ses moindres ramuscules et qu’il ne resta plus de lui qu’un tronc insulté, mutilé, pourri, entr’ouvert, toute la sève des Victoires, une dernière fois, monta jusqu’au faîte et devint cette fleur divine.

Mais, sait-on que le latin est la langue immaculée, conçue sans péché, pour qui n’est pas faite la loi commune, et que c’est en elle que furent inscrits les symboles qui ne peuvent pas mourir ?

Qui donc osera dire, une bonne fois, que cette langue de dévorateurs, prostituée aux nations, est elle-même le plus authentique symbole et la palpable image de la Vierge très-clémente par qui le Verbe fut enfanté ? Beata Viscera quæ portaverunt… Beata Ubera quæ lactaverunt

C’est à crier d’admiration de penser qu’Horace par exemple, l’imbécile et joyeux Horace, dont les exécrables odes ressemblent à du crot-