Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/265

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tin de professeur, quand on les compare aux Chants du Bréviaire, a, tout de même, servi, dans son ignorance profonde, les humbles maçons qui devaient construire, un jour, la Basilique lumineuse.

III

N’est-ce pas adorable qu’il suffise de se souvenir de l’Immaculée Conception, pour apercevoir aussitôt la dignité prodigieuse de cette langue latine filtrée, quarante siècles, à travers toutes les langues et tous les balbutiements humains ?

Il fallait à Dieu devenant homme, une Mère et une Langue, toutes deux sans tache, et le procédé fut le même. Il y eut, à la vérité, mille ans d’intervalle, différence purement chronologique.

C’est qu’il est nécessaire d’être pauvre pour engendrer le Fils de Dieu et le Latin ne fut pas prêt en même temps que l’humble Marie. Trop de richesses le souillaient encore, mais la source est identique et quand l’Église honore singulièrement le Tabernacle sans ordures, en appliquant à Marie les impartageables Sentences, c’est la Genèse ou le Pentateuque du Latin qu’on croit entendre :