Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lons, triste sire intermittent et falot, mais invariablement abject ; un Diogène de lupanar et un fantoche cynique, résumant à lui seul tous les vices, toutes les compromissions, toutes les bassesses ; enfin, un cagot lubrique et parasitaire ».

Tout cela est ennuyeux, parce que les gens simples croiront naturellement que j’ai refusé de coucher avec cette personne, ignorée de moi jusqu’à ce jour, et que je n’ai aucune raison de supposer désirable, surtout si elle ressemble à tel ou tel personnage masculin entrevu çà et là dans les « escaliers de service » où on est certain de me rencontrer sans cesse.

Cependant, je ne m’affligerais pas outre mesure si l’épithète, honorable d’ailleurs, de cagot lubrique, n’impliquait une menace cruelle.

Consœur très-chère, avez-vous songé que cette parole me recommandait au délire de toutes les vieilles passionnées qui vont peut-être se précipiter sur ma carcasse ? Je suis râblé, j’en conviens, tout le monde ne le sait-il pas ? Mais j’ai plus de quarante ans et j’ose avouer que j’aspire au repos.

Cette réserve faite, il ne me reste plus qu’à vous remercier de l’utile réclame dont vous m’avez plastronné ; car je tiens à voir une amie en vous, rien qu’une amie, d’autant plus touchante qu’elle ne dit pas son vrai nom et se dérobe ainsi à ma gratitude.

Grâce à vous, j’obtiens donc enfin de la réclame, de la bonne et sainte réclame que tout le monde à peu près me refusait. Hélas ! je n’osais m’en