Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/43

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de marbre dans des chairs vendangées par la syphilis, restitue des comètes aux plus répugnantes calvities, confère la sapidité de l’ambroisie au vomissement.

Tout le diabolique et tout le divin sont en elle, parce qu’elle fut investie de la curatelle de l’Art à qui tout est nécessaire et qu’elle est à jamais, pour ses pupilles éperdus, « l’Ange gardien, la Muse et la Madone, » devant qui Baudelaire a recommandé qu’on s’agenouillât, dans un poème d’une fatidique beauté.

Une jauge quelconque n’est-elle pas dérisoire, en présence de cette capricieuse de l’Infini, de cette califourchonnière des Cieux ? Et ceux qu’on nomme les grands critiques, quand ils ne sont pas des pédagogues toujours aberrants, que pourraient-ils bien être, sinon d’autres ivrognes de la Fantaisie, à la recherche de leur propre lit dans des domiciles étrangers ?

XII

Mais il est une besogne de police transcendantale que j’ai résolu d’accomplir, si j’en ai la force. Dénoncer les improbes en littérature : ceux qui volent et ceux qui rampent. Car ces deux espèces menacent de tout dévorer.

Les voleurs sont les purs plagiaires et leur délit est facilement observable. Ils dérobent les enfants des autres et les émasculent pour les