Page:Bloy - Belluaires et porchers, 1905.djvu/79

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teur du bienfait ayant dû payer les frais de sa propre gloire sur le bénéfice de la veuve, celle-ci se trouvait, en fin de compte, redevoir environ une trentaine de deniers, sans préjudice, bien entendu, de sa reconnaissance immortelle. Que pensez-vous de ce suppléant de François Ier et de Léon X ?

Bref, le spectacle eût été surhumain d’ennui, sans un généreux cabotin qui a bien voulu donner quelques minutes de son précieux et sublime temps à la mémoire du douloureux artiste qui lui fit gagner tant d’écus, pendant tant d’années.

Il y avait aussi, je le dis sans amertume, la très-aimable Reichenberg, qui ne devait rien à personne, je crois, et qui pourtant est venue, parce que tel était son gracieux plaisir de donner un peu de son art, charitablement.

Enfin, pourquoi n’informerais-je pas les amis ou les admirateurs du poète du Coffret de Santal, de la parfaite bonne grâce et du parfait dévouement de Charles de Sivry qui menait l’orchestre, comme il aurait mené paître les moutons des cieux et, aussi, de madame Marie Krysinska, cette musicienne sans épithète que je vis, un jour, faire pleurer un rhinocéros, et dont on nous a chanté quelques mélodies que j’entends encore.

Ne trouvez-vous pas qu’en l’absence de ces fameux rois que nul souffrant esprit ne voit plus venir vers lui, les deux mains ouvertes — c’est vraiment amer de songer qu’après avoir dépensé