marches par lequel on entrait chez les époux avait été visiblement concerté pour l’ostentation de ses magnifiques manières.
Je n’ai pu savoir si l’ex-garno de Monsieur Édouard avait été tenu par cette grande dame ou si ce fut un épisode antérieur à leur mariage. Mais, dans le cas de l’affirmative, il est sûr que sa présence dut mettre un fameux ragoût dans les affaires et agrémenter d’un lyrisme d’aristocratie le monotone va-et-vient des cuvettes et des saladiers.
Amants tous deux de la nature, ils s’étaient enfin retirés un peu au delà des fortifications, sur la voie rôtie et médiocrement appienne d’un de nos cimetières suburbains. Ayant fendu en quatre une maison déjà minuscule et se serrant eux-mêmes, s’aplatissant comme des punaises, ils avaient pu arborer des locataires et réaliser ainsi leur plus beau rêve.
Mais, hélas ! il n’est donné à personne de monter plus haut que la pointe de la pyramide. Arrivé là, on ne peut plus que redescendre. Édouard et Rosalie étaient tombés sur un mauvais locataire…
Tout le monde sait qu’un mauvais locataire est celui qui ne paie pas exactement un de ses termes, en eût-il payé auparavant plusieurs centaines, eût-il sauvé la patrie trente ou quarante fois. La grammaire latine elle-même n’insinue-t-elle pas qu’Aristide fut un mauvais locataire, puisqu’il mourut pauvre ?