lira jamais. J’ai songé, quelquefois, à une Imitation d’Hanotaux, livre de chevet à écrire, mais il faudrait une telle absence de style, une si méthodique dépression de la pensée que l’entreprise ne peut pas être proposée, même à un académicien.
CLIII
Le cœur sur la main
et
Les larmes de crocodile.
Il paraît qu’on peut avoir en même temps le cœur sur la main et le cœur sur les lèvres, ce qui est déjà un mystère. On peut aussi avoir son dîner sur le cœur et répandre des larmes de crocodile. Cette physiologie étonnante appartient au Bourgeois qui ne pourrait plus vivre si on la lui ôtait.
Je me rappelle qu’étant enfant ce cœur sur la main m’étonnait fort et que je regardais instinctivement les mains des gens. Ayant appris que c’était l’indice d’une véracité irréprochable, d’une candeur et d’une transparence héroïques, j’inférais de l’absence de cet organe sur les abatis l’universelle dissimulation de mon entourage. Même aventure pour le cœur sur les lèvres.