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Page:Bloy - Exégèse des Lieux Communs, Mercure de France, 1902.djvu/61

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exégèse des lieux communs

les nuages, si c’est possible, et on ne le lui envoie pas dire. Un notaire ivre d’amour qui fait un quatrième enfant à sa notaresse, oubliant qu’il a déjà procréé un hydrocéphale et deux avortons, est autant dans les nuages qu’on y puisse être, c’est certain, et il faudrait quelque chose comme la monstruosité d’un pharmacien faisant des vers pour y être d’une manière plus inquiétante. Je ne finirais pas, s’il fallait tout dire.

En somme, pour s’enlever instantanément dans les nuages, il suffit de faire, penser, vouloir ou rêver n’importe quoi de propre ou de quasi-propre, ne fût-ce qu’une demi-seconde.

Donc ces fameux nuages si énergiquement anathématisés par le Bourgeois peuvent, hélas ! être par lui rencontrés à chaque détour. Quoi qu’il fasse, il n’est jamais sûr de les éviter et voilà pourquoi son sort, bêtement envié, est si douloureux ! On s’est souvent demandé pourquoi le Bourgeois est si cochon, si crapuleusement bas, si enfoncé dans les latrines ! Tout simplement à cause des nuages.

Un usurier venait de crever. Sa famille pria saint Antoine de Padoue de prononcer l’oraison funèbre. Il y consentit et son sermon, tout à fait dans les nuages, fut sur ce texte : « Là où est ton trésor, là est ton cœur. » Puis, le sermon fini, s’adressant aux parents :

— Allez, leur dit-il, fouillez maintenant dans les