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Page:Bloy - Exégèse des Lieux Communs, Mercure de France, 1902.djvu/82

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exégèse des lieux communs

lui restait à faire. Toutefois ses jambes se dérobaient ; il se sentait froid comme s’il eût été lui-même le cadavre et, pendant quelques minutes, il lui fallut s’éponger et se ravigoter l’âme. Enfin ! il ne s’était pas trompé. Le voisin était bien réellement une sombre canaille, un malfaiteur des plus dangereux dont la justice des hommes allait le débarrasser. Bénissant, pour la première fois de sa vie, la Providence, il s’élança vers la caserne de gendarmerie.

Informé par lui d’un massacre, le brigadier de service accourut aussitôt avec trois hommes. On entra sans cérémonie chez le graveur, malgré les yeux ronds de son ouvrier sur lequel on mit d’abord le grappin…

— Où est ton patron ? lui demanda d’une voix dure le suppôt des lois.

— Eh ! ben, quoi ? il est dans la chambre noire. Vous allez le voir dans deux minutes. Qu’est-ce que vous lui voulez ? Vous n’allez pas nous prendre pour des brigands, peut-être ?

— Assez causé ! dit le brigadier, tu t’expliqueras devant le juge d’instruction. Ouvre cette porte.

— Zut ! répondit l’homme, je ne veux pas me brouiller avec mon patron pour vous faire plaisir. Adressez-vous à lui-même, si vous êtes pressé. Vous verrez bien ce qu’il vous dira.

Le gendarme, dégaînant, s’avança vers le lieu terrible.

— Ah ! ça, dites donc, cria le personnage invi-