Que faire ? mon Dieu ! que faire ? Il avait monté et redescendu un millier de marches. Il avait parlé, prié, supplié, pleuré sans rien obtenir. Expirant d’inanition, il ne pouvait presque plus marcher et se prenait à envier ce renard qui, du moins, tenait quelque chose dans sa gueule…
Il venait de quitter un homme très riche qu’il avait pu croire exorable, ayant eu naguère l’occasion de lui rendre un de ces services qu’il n’est pas facile d’oublier. Ce prochain, rutilant d’ingratitude, lui avait parlé de ses personnels déboires dans une entreprise gigantesque où il avait raté le gain de plusieurs millions. Il l’avait doucement reconduit jusqu’à l’escalier, en le ravitaillant du conseil de travailler de ses mains.
Quelques heures auparavant, un individu de piété haute avait déploré devant lui l’abomination des philanthropes hypocrites ou des sociologues bavards et avait fini par lui décerner une valable recommandation de placer sa confiance en Dieu.
Cet homme de bien, toujours prêt à s’immoler, n’avait pas hésité à sacrifier les délices d’un entretien avec de nombreux convives, pour exhorter ce frère indigent, et s’était fait servir en particulier une tasse unique d’excellent café dont il avait fait boire un bon tiers à son chien fidèle.
Et partout ainsi. La pluie même se déclarait à la fin contre le désespéré, une transperçante pluie noire