Page:Bloy - Histoires désobligeantes.djvu/36

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détails jusqu’aux environs du Cap Nord, était assurément de l’espèce la plus banale et les chenapans qui le perpétrèrent étaient peu dignes, il faut l’avouer, de la célébrité qu’ils obtinrent.

Le vieillard avait été simplement étranglé sur sa couche nidoreuse par des bandits jusqu’alors privés de notoriété et qui n’avouèrent d’autre mobile que le vol.

Mais certaines circonstances relatives seulement au passé de la victime et demeurées inexplicables, exercèrent en vain, quelques mois, la sagacité des contemporains.

Enfin on crut deviner ou comprendre que M. Pleur n’avait pas été ce qu’il paraissait être.

Bref, les assassins malchanceux, qui, d’ailleurs, se laissèrent prendre avec une extrême facilité, n’avaient pu découvrir le moindre trésor dans la tanière de l’avare et, quoique ce dernier fût mort intestat et sans héritiers naturels, le Domaine de l’État ne put étendre ses griffes sur aucune propriété mobilière ou immobilière.

Il fut établi que le défunt ne possédait absolument rien… sinon l’intendance viagère et l’usufruit d’une fortune gigantesque inattaquablement aliénée dans les mains d’un certain Évêque.

Impossible de savoir ce qu’étaient devenues les considérables sommes qui avaient dû lui passer par les mains, depuis tant d’années qu’il donnait lui-