Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/105

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dans sa bave, a l’air d’augmenter, menace de tout engloutir, comme une alluvion de crotte.

Forcé de croupir en Danemark, au milieu de luthériens imbéciles, quel meilleur journal que l’ « Aurore » pour me montrer toutes les phases de dégradation et d’opprobre de la pauvre France qui n’a plus la force de se débarrasser de sa vermine ! Si j’avais un ami assez dévoué pour m’abonner, en outre, à la « Libre Parole » ou à la « Croix », ce serait complet. J’aurais ainsi les deux extrémités du boyau de vache avec lequel on étrangle le plus noble peuple qui fût jamais.

Qu’est-ce pourtant que cette Affaire dont il est parlé dans le monde entier, sinon une illusion, l’apparence humaine et affreuse d’un procès divin que le moment n’est pas encore venu d’éclairer ?

« … Santerre s’était décidé à épouser une vieille dame fort riche, fin logique de cet exploiteur rusé de la femme, l’âme la plus basse et la plus goulue, derrière sa pose de lettré pessimiste monnayant la sottise d’une société en décomposition. »

Que pense Paul Bourget de ces quelques