Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/119

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toiles foraines de l’Assommoir, souillées de fange et de bran, depuis vingt-cinq ans — et nous revoilà dans ce joli monde, chez une ouvrière tirée du bordel, on ne sait comment ni pourquoi, qui pratique la vertu six jours par semaine et se repose le dimanche en travaillant. Malheureusement, cette Pélagie sans Dieu n’a pas tout prévu et se laisse taper par « un jeune homme trapu de (sic) mâchoires brutales », son fils, hélas ! jeté aux ordures dix-huit ans auparavant, lequel fils elle avait si bien cru crevé et qu’elle donnerait si volontiers un tiers de sa peau pour voir instantanément disparaître au fond du plus sale gouffre.

La vertu de cette ouvrière est, dans la pensée du bon vieux Crétin, ce qui doit enfin démonétiser les légendes poussiéreuses des Pénitentes et des Vierges que l’Église honore sur ses autels.


12. — « Le jeune homme trapu de mâchoires brutales » continue à taper sa vertueuse mère, qui n’a d’autre ressource que l’amitié de Mme Angelin (!), une vieille inféconde chargée par Émile de supplanter avan-