Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

semblant de quelque chose. Voyons. Il y a un vieux comptable idiot, naturellement recommandé par l’auteur qui n’hésite pas à faire de lui la proue du destin. Pourquoi et comment cet inoffensif, devenu féroce, en arrive-t-il à vouloir tout chambarder ? Par quel sophisme, d’ailleurs, expliquer, je ne dis pas des passions, mais de simples velléités passionnelles dans une société en mastic d’où l’apparence même de la vie est exclue et qui s’écaille, chaque jour, sous la main d’un vitrier de misère lequel se croit, au moins, l’égal de Michel-Ange ?

En dehors du besoin hystérique de faire durer, s’il était possible, jusqu’à la consommation des siècles, une œuvre finie avant d’être commencée, je n’imagine aucun moyen d’excuser les surérogatoires aventures que le pitoyable Émile veut coller, par le moyen de je ne sais quel mucus horrible, aux feuilles surabondantes et disloquées d’un impossible roman à tiroirs, déjà en partance pour toutes les boutiques d’épicerie des deux hémisphères.

Mais ne nous égarons pas. J’ai parlé d’un