Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/162

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vieux de mon espèce — un jean-foutre et un gaga. Ta probité vénitienne te força de confesser, dans le dit article, cette tablature sans grandeur. Il ne te fut pas possible de cacher que tu gueulais en bavant, à la seule pensée que les jeunes hommes, qui lisaient passionnément des poètes pauvres tels que Barbey d’Aurevilly, Villiers de l’Isle-Adam et Paul Verlaine, te considéraient comme une vieille truelle à merde. Était-ce ma faute ? je te le demande.

Il te fallait, à tout prix, une revanche, et l’affaire Dreyfus, heureusement, s’est présentée. « Dans ton grand âge, dans l’état divin d’enfance où tu retournais », c’était bien naturel que tu voulusses paraître un héros. Tu as donc défendu, sauvé Dreyfus qui est, maintenant, lépreux de toi et qui aimerait mieux son île du Diable, s’il te connaissait.

À mon avis, le crime le plus authentique, rémunéré de l’expiation la plus infamante, est préférable à une innocence avérée par toi. Mais voici ce qui est à faire reculer la croupe des constellations :