Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/6

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cessé d’obstruer le peu de raison que la vacherie démocratique nous a laissé.

Quelques furieux de l’été dernier ont vu s’éteindre leur fureur dans le mépris équitable où se noyèrent indistinctement tous les mimes de la farce atroce.

Les imbéciles eux-mêmes commencent aujourd’hui à entrevoir la magnificence avec laquelle on s’est payé leurs figures, et combien Zola s’est foutu de la Vérité et de la Justice, dont il osa polluer les vocables de sa main merdeuse.

Le drôle, cependant, toujours caroncule au vent et toutes les plumes de sa queue en l’air, ne paraît pas avoir perdu un atome de son importance.

Y eut-il jamais rien d’aussi inouï, d’aussi inconcevable, d’aussi accablant ?

La nation de Chateaubriand, de Lamartine, de Victor Hugo, de Balzac, prosternée devant Émile Zola !!! Et personne pour vociférer, pour remplir de cris douloureux la terre et le ciel, au spectacle de cette effroyable ignominie !…


J’ai connu un artiste, un vrai, un être exceptionnellement haut et noble, que le seul