Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/88

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tures de son exil », ce Martyr, ayant à peine trente mille francs à manger par mois, se vit privé jusque d’un chien, d’un petit chien qui « pendant neuf ans, ne l’avait pas quitté ». Et ce petit chien qu’il avait oublié de baiser une dernière fois, navré de l’absence de son maître, mourut « en coup de foudre ».

Ce que c’est que d’être le Prince des prosateurs ! Voilà bien dix mille fois que ce « coup de foudre » est servi à toutes les nations, depuis la guerre franco-allemande !


14. — C’est bien ce que j’avais prévu. Nous voilà arrivés aux « morceaux choisis » du Médecin de campagne ou du Curé de village. Il est probable que le second surtout sera utilisé, puisqu’il s’agit de « féconder » un désert.

Tout se passera, bien entendu, sans l’admirable prêtre de Balzac, sans sa pénitente sublime, sans la multitude secourue et convertie des indigents ou des bandits ; mais, au contraire, dans un déploiement et un crescendo de muflisme crétinal dont le poète magnanime de Séraphita n’eut jamais la plus vague idée.