Page:Bloy - La femme pauvre.djvu/291

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C’en était, fait de la tente de velours bleu pâle, dans la clairière silencieuse où l’émeraude et le corail d’une végétation de livre d’heures se profilaient, avec une tendresse mélancolique, sur l’or d’un ciel byzantin. Tout cela, c’était fini pour jamais. Il fallut se noyer l’âme dans les malpropres soucis d’argent, dans la purulence des égoïsmes sollicités, dans le cloaque des poignées de main.

Les anciennes façons de gentilhomme écumeur de cet indiscipliné qui, naguère, semblait toujours parler à ses contemporains avec des pincettes, n’avaient pu lui faire un nombre considérable d’amis. Quand on le vit par terre, ce fut la curée des sourires, des condoléances venimeuses. Sans doute, ses allures s’étaient modifiées d’une manière qui pouvait passer pour miraculeuse, depuis qu’il était heureux ; mais il avait, du même coup, tellement disparu qu’on ne s’en doutait guère. D’ailleurs, il était avantagé, ainsi que la plupart des individus célèbres, d’une légende spéciale — espèce d’eau-forte si énergiquement mordue par l’Envie qu’aucune transfiguration ou métamorphose de l’original n’est capable de l’altérer.

D’un autre côté, son mariage avait scandalisé les oiseaux pourris ou les poissons recommandés par le vomito-negro, qui promulguent, à Paris, les décrets d’un monde puant dont la vieille morale, — expulsée avec horreur des plus basses boutiques de prostitution, — cherche sa vie dans les ordures.

On lui avait attribué les restes du malheureux Gacougnol. Quelques facéties agréables, dans le goût de la sauce