Page:Bloy - La femme pauvre.djvu/359

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qui nous tuent, qui aggravent si cruellement et si injustement notre pénitence.

Puisque telle paraît être la forme définitive de l’hostilité du démon qui ferma si longtemps mes lèvres, et que je n’ai rien à espérer d’aucun homme, c’est à Vous, Jésus, caché dans l’Eucharistie et caché en moi que je demande protection.

Sans phrases ni détours, je Vous demande contre ces deux femmes un châtiment rigoureux qui fasse éclater Votre Nom, c’est-à-dire un châtiment très manifeste qui rende visible leur péché. Je Vous demande enfin que ce châtiment soit prochain.

Et je crie cela vers Vous, Seigneur, du fond de mon abîme, par la bouche de Votre Père David, par les Patriarches et les Juges, par Moïse et tous Vos Prophètes, par Elle et par Hénoch, par saint Jean-Baptiste, par saint Pierre et par saint Paul, par le Sang de tous Vos Martyrs, mais surtout par les Entrailles de Votre Mère !

Faites attention, Seigneur Jésus, que je ne Vous offre pas moins que ma vie en échange de cette justice, que je réclame avec toute la force que Votre Passion a donnée à la prière humaine !…

Lorsque Clotilde connut cette étonnante prière, elle joignit les mains, renversa doucement la tête, montrant son visage en pleurs, et ne dit que ces simples mots :

— Les pauvres gens ! les pauvres gens !