Page:Bloy - La femme pauvre.djvu/75

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passiez la main sur la crinière, ça le flatterait peut-être. Essayons… Tiens ! tiens !… Ce petit geste étonne sans doute nos Vestales. Au fond, je m’en fiche, de ces prêtresses ; oui, mais les dames du vernissage, — ces vestales de mes petits boyaux, — si elles allaient trouver ça gentil, maintenant ? Ah ! Diable ! non, par exemple, nous tomberions dans la crucherie sentimentale. Cherchons autre chose…

Soudainement il se dressa, les cheveux épars, en secouant tout l’Olympe de ses pensées.

— Mais, sacrebleu ! s’écria-t-il, je n’ai jamais fait de lions, moi ! Je ne les ai pas du tout dans l’œil, ces fauves ! Regardez-moi celui-là qui nous tourne le dos au premier plan. On le prendrait pour une vache, les yeux fermés. Il faudra que j’aille les étudier au Jardin des Plantes… Une idée ! Si j’y allais avec vous, aujourd’hui même ? J’aime les choses qui se font tout de suite. Il est à peine midi. C’est bien décidé, n’est-ce pas ? vous m’accompagnez ? Alors, partons.


X



Cinq minutes plus tard, on était dans la rue et Gacougnol hélait un fiacre.

— Au Bon Bazar ! cria-t-il, et vivement.

Puis, ayant fait monter Clotilde, il se laissa tomber à côté d’elle et continua de parler avec abondance pendant que roulait la voiture.

— Avant tout, ma chère enfant, vous allez me promettre