Page:Bloy - Le Désespéré.djvu/220

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Il n’y a que deux sortes d’immondices : les immondices des bêtes et les immondices des esprits.

Or, c’est une puanteur bien subalterne que la boue révolutionnaire et anticléricale. Elle est fabuleusement surannée et plus vieille encore que le christianisme. Elle coule des parties basses de l’humanité depuis soixante siècles et a usé des pelles et des balais, à payer la rançon d’un roi de vidangeurs.

C’est un inconvénient de ce triste monde, une simple affaire de voirie et d’assainissement pour les diligentes autorités qui ont à cœur la santé publique. Il faut que la brute suive sa loi et le mal est à peu près nul aussi longtemps que ces autorités ne décampent pas. Et, même alors qu’elles ont décampé, le mal se coule en persécution pour se transformer en gloire.

Les injures bestiales, les goîtreux défis, les sacrilèges stupides, les idiotes atrocités de nègres échappés au bâton et tremblants d’y retourner, tout cela est peu de chose et ne contamine essentiellement ni la vérité ni la justice.

Depuis le Calvaire et le Mont des Oliviers, il n’y a rien qui n’ait été tenté par l’interne pourceau du cœur de l’homme, contre cette excessive magnificence de la Douleur.

L’invention n’est plus possible et les Galilée ou les Edison de la fripouillerie démocratique y perdraient leur génie. Rabâchage de séculaires rengaines, recopie sempiternelle de farces immémorialement décrépites, remâchement de salopes facéties dégobillées par d’innumérables générations de