Aller au contenu

Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
72
LE RÉVÉLATEUR DU GLOBE

cipaux acteurs, ne parlera pas du moins toute seule et ne triomphera pas dans le mutisme sempiternel de la conscience publique. L’avenir de cette Cause exceptionnelle qui intéresse tous les peuples dépend, d’ailleurs, en ce moment, d’un seul homme qui peut, d’un mot, anéantir cette conspiration de reptiles. Cet homme, c’est le Vicaire de Jésus-Christ. SIX CENT QUINZE Évêques[1] sont à ses pieds, et derrière eux, tout ce qui, dans l’univers chrétien, représente l’autorité de la vertu ou l’aristocratie de la pensée…

Or, Dieu sait si le temps nous presse ! Voici venir le quatrième centenaire de la Découverte. Dans un siècle athée et néanmoins aussi livré que le nôtre aux apothéoses et aux simulacres, il est raisonnable de conjecturer qu’un extraordinaire effort sera tenté pour éteindre l’auréole naissante de l’apôtre sous un déluge de dithyrambes philanthropiques et révolutionnaires. Les catholiques jugeront si les quelques difficultés de procédure opposées à la Béatiflcation du plus grand héros chrétien des temps modernes peuvent et doivent entrer en balance avec l’énorme intérêt évident de restituer à l’Église une illustration de premier ordre qui lui appartient entièrement et que ses plus abjects ennemis ont entrepris de lui ravir. Il est digne, en effet, de l’Église, de protéger ses premiers-nés et de faire respecter leur mémoire quand ils ont cessé de combattre et de souffrir pour elle. Il est digne de la France qui fut dite autrefois la fille aînée de cette Mère et qui a eu l’honneur de réclamer, la première, cette solennelle réparation ; il est

  1. Depuis le jour de la présentation du vice-postulateur, le nombre des adhésions épiscopales s’est élevé à ce chiffre. (Novembre 1883.)