lomb, jusque-là invaincue, défaillit tout à coup. Son esprit frémit d’horreur à l’image de l’assassinat qu’on lui destinait. L’instinct de la conservation survécut seul, et, pour la première fois, l’Amiral songea au salut de s& vie. Il résolut de se jeter avec ses frères sur une caravelle pour fuir à travers l’Océan la rage de ses ennemis. Mais, au milieu des mortelles angoisses de son cœur, cette Providence, qui tant de fois lui avait montré sa vigilance paternelle, vint personnellement à son secours. Dieu daigna parler à son serviteur éperdu. Une voix d’en haut lui dit : « Homme de peu de foi, relève-toi ; que crains-tu ? Ne suis-je pas là ? Prends courage ; ne t’abandonne pas à la tristesse et à la crainte. Je pourvoirai à tout[1]. »
« Et, en effet, suivant l’annonce de l’auxiliaire divin, ce jour-là même les choses changèrent de face soudainement, sans efforts et même sans initiative de la part de Colomb[2]. »
J’ai prononcé plus haut le formidable nom d’Élie, « semblable à nous et passible » dit saint Jacques. Cet autre serviteur de Dieu, cet autre témoin, — personnage le plus mystérieux peut-être de toute l’histoire sacrée, — venait de confondre et de faire mettre à mort les neuf cent cinquante prophètes de Baal « qui mangealent à la table de Jezabel ». La reine au fard sanglant, apprenant ce massacre, entre en fureur. Elle envoie un messager dire de sa part à Élie : « J’en jure par mes