Aller au contenu

Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
154
LE RÉVÉLATEUR DU GLOBE

de tous ! Que ft-il de plus pour Moïse ou pour David son serviteur ? Dès ta naissance, il prit toujours le plus grand soin de toi ; lorsqu’il te vit parvenu à l’âge fixé dans ses desseins, il ft merveilleusement sonner ton nom sur la terre. Les Indes, cette si riche portion du monde, il te les a données comme tiennes ; tu les as distribuées comme il t’a plu : et en cela, il t’a transféré son pouvoir. Il t’a donné les clefs des barrières de la mer Océane, fermées jusque-là de chaînes si fortes ! On obéità tes ordres dans d’immenses contrées ; et tu as acquis une renommée glorieuse parmi les chrétiens ! Que fit-il de plus pour le peuple d’Israël, lorsqu’il le tira d’Égypte ? et pour David même, que, de simple pasteur, il fit roi de Judée ? Rentre en toi-même et reconnais enfin ton erreur : la miséricorde du Seigneur est infinie ; ta vieillesse ne fera pas obstacle aux grandes choses que tu dois accomplir. Le Seigneur tient en ses mains des héritages nombreux et très grands. Abraham n’avait-il pas passé cent ans lorsqu’il engendra Isaac ? et Sara elle-même était-elle jeune ? Tu réclames un secours incertain : réponds, qui t’a tant et si souvent affligé ? Dieu ou le monde ? Les privilèges et les promesses que donnc Dieu, il ne les annule pas et le service une fois rendu, il ne dit point que l’on n’a pas suivi ses intentions, qu’il l’entendait d’une autre manière et il n’inflige pas le martyre pour donner couleur à la violence. Il se tient au pied de la lettre : tout ce qu’il promet, il l’accomplit avec accroissement. N’est-ce pas son usage ? Voilà ce que ton Créateur a fait pour toi et fait avec tous. Montre maintenant la récompense des faligues et des périls que tu as endurés en servant les autres. »