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Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/183

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LE SERVITEUR DE DIEU

« J’étais, dit Colomb, comme à demi mort en entendant tout cela ; mais je ne sus trouver aucune réponse à des paroles si vraies ; je ne pus que pleurer mes erreurs. Celui qui me parlait, quel qu’il fût, termina en disant : « Ne crains pas ; prends confiance ; toutes ces tribulations sont écrites sur le marbre, et non sans cause[1]. »

  1. No temas, confia : Lodas estas tribulaciones estan vscritas en piedra mürmol, y no sin causa. » Quarto e ultimo viage de Colon. — Tout homme un peu familiarisé avec le langage enigmatique des Écritures retrouvera dans ce discours le double caractère auquel se reconnait toute parole divine, c’est-à-dire, l’actualité éternelle dans le sens historique et l’universalité absolue dans le sens symbolique. Les expressions de don des clefs, d’héritages, et les noms de Moyse, de David et d’Abraham nous avertissent d’ailleurs de l’énorme importance de ce texte dont l’Église nous dévoilera quelque jour tout le mystère.