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Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/300

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LE RÉVÉLATEUR DU GLOBE

m’est pas défendu d’exprimer à ma façon le douloureux étonnement de mon cœur. Et j’ose affirmer que cette plainte n’est pas de moi seul, qui ne suis rien qu’une obscure unité pensante, mais de toute une foule qui la profère par ma plume et qui se réjouira de mon audace. Toutes les âmes ferventes et généreuses, toutes les intelligences ouvertes au grand, tous ceux qui ont faim de justice et qui veulent que l’Église soit magnifique, sont avec moi et approuveront mon impatience. Nous sommes aux pieds du Souverain Pasteur des âmes de qui procède, après Dieu, toute plénitude de consolation et tout rassasiement humain et qui ne possède pas seulement les clefs du ciel, mais encore les verrous et les triples barres qui font captif le Prince du monde, en limitant son pouvoir. Nous demandons humblement à ce Père de vouloir bien user de son Autorité suprême pour établir une Exception en faveur du sublime Apôtre sur qui pèse une injustice dont l’énormité et la durée scandalisent l’univers. La puissance du Pape Léon XIII, pour faire une exception à la règle, n’égale-t-elle pas celle du Pape Benoît XIV pour l’établir ? et le Successeur de Saint-Pierre doit-il être contenu par le déplorable zèlede quelques-uns de ses serviteurs qui prétendent limiter ses privilèges ?

« Nul plus que nous, dit encore le Comte Roselly de Lorgues, n’honore l’éminente mémoire des papes Urbain VIII et Benoît XIV. Nul plus que nous, n’apprécie la sagesse de leur prévoyance, l’opportunité de leurs décrets ! Nul plus que nous, n’en demande le maintien strict, absolu, l’application rigoureuse et l’immuable stabilité. Mais ces règles ne sauraient prévaloir contre l’élu de la Provideuce, et priver à jamais des honneurs