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Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/365

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APPENDICES

« Ce acte de divine justice, exécuté dans la secondo année de l’ère de la Renaissance, pendant l’essor de l’imprimerie, le développement littéraire de l’Espagne, la clairvoyance de la critique, semble venir prouver aux plus obstinés incrédules les miracles de l’Ancien Testament ; démontrer irréfragablement l’intervention, parfois tangible, du Souverain des cieux dans les choses de la terre ; et donner crédit aux châtiments temporels des peuples, sous l’ancienne Loi, rapportés par les Livres saints, constatés par les plus hautes traditions de l’Orient, et dont l’antiquité profane elle-même conserva la mémoire.

« Ni aux temps des patriarches, ni après la sortie d’Égypte, sous les Juges, les Rois, jamais dans l’héritage d’Israël n’éclata signe plus évident que celui par lequel, en ce jour-là, se manifesta la colère de Dieu au sein de l’Atlantique.

« Cet événement qui défie à la fois les explications de la science et les prétentions du hasard, laisse dans un cruel embarras les libres penseurs, les positivistes, adversaires naturels du surnaturel.

« Le fait est là patent, aussi indubitable que l’existence de Charles-Quint et de François Ier. On ne saurait donc le nier ; mais comment l’expliquer, en dehors de la Providence ? Le hasard n’a pas le moindre prétexte pour se présenter ici ; personne d’ailleurs n’ose l’y convier, et alors que dire ?

« Ce fait est un miracle ; et ce miracle reste le plus étonnant qui se soit produit depuis les temps du Sauveur.Il porte un caractère formidable et terrifiant. L’air, la mer, la terre se mirent en courroux contre les ennemis de l’envoyé de Dieu. Ceux qui partiront, ceux qui restèrent furent également frappés, chacun dans la proportion de ses fautes ou de ses forfaits. Ce fut une véritable exécution, ordonnée par la Justice divine. Les contemporains de la Découverte le reconnurent, et l’appelèrent du non de châtiment. Les historiographes eurent beau abréger les détails du désastre, ne point s’appe-