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Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/87

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HISTORIQUE DE LA CAUSE

de cette sorte de remontrances pour ne pas en avertir dès à présent les esprits timides qu’une pareille fémérité pourrait scandaliser ou faire souffrir. Ceux-là peuvent se dispenser de me lire, car ce n’est pas à eux que je m’adresse. Au risque de me couvrir de ridicule, je déclare mon ambition de ne parler qu’à des âmes débordantes de désir et enthousiastes comme la flamme. C’est le moyen de n’obtenir que les douze cents lecteurs rêvés par le sceptique Stendhal, et, avec la grâce de Dieu, ce petit nombre doit suflire, s’il entre dans les desseins éternels que le Révélateur de la Création soit enfin glorifié sur cette terre ingrate dont il doubla l’étendue !

Cependant, je ne puis achever ce paragraphe sans parler d’un autre prélat dont l’excessive prudence ne saurait être un obstacle à la Cause, mais qui pourrait avec raison m’accuser d’inexactitude si j’avais l’air, en négligeant d’inscrire son refus, de le compter pour une unité dans l’énorme chiffre déjà mentionné des adhésions épiscopales.

Le Comte Roselly de Lorgues ayant envoyé le Postulatum à l’archevêque d’Auch, Mgr de Langalerie, reçut, au mois de novembre 1879, une réponse de Sa Grandeur qui déclarait ne pouvoir se décider à signer cette pièce, à cause, disait-elle, de son insurmontable RÉPUGNANCE !… Un mois après, le même archevtque écrivait qu’un premier succès sérieux oblenu à Rome pourrait peut-être déterminer son adhésion.

Ainsi, le désir si connu et si formellement exprimé de Pie IX, l’acclamation à peu près unanime des Pères du Concile et le suffrage de la plupart des évèques du monde, enfin l’étonnant concert d’une multitude de