Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/116

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pas tout à fait et qui pouvait être infiniment redoutable.

Autrement, pourquoi ces fureurs, ces supplications ?

Si on avait la force ou l’audace de s’aventurer jusqu’au bord du gouffre, de se pencher sur l’effrayant entonnoir des arcanes indévoilés, c’était à mourir par le vertige de songer seulement qu’Israël, si « fort contre Dieu » et qui méprisait tant les leçons du Christ, était, néanmoins, l’unique, peut-être, ayant eu véritablement le droit et la confondante prérogative d’exhaler — à partir du cinquième millénaire de la Catastrophe primordiale — la cinquième revendication du Pater noster : « Remets-nous nos dettes comme nous remettons à nos débiteurs » ?

Quelles dettes ? Quels débiteurs ?

Puisque les fils de Jacob ont le pauvre pour créancier, — le Pauvre qui est Fils de Dieu, — ne faut-il pas qu’ils soient à leur tour, en un sens plus mystérieux, les créanciers de ce prodigue Esprit-Saint dont Jésus aurait, par sa mort, laissé protester les Écritures ?…

Et cette mort elle-même, qui fut leur