Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/170

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diligence du grand Roi et le perpétuel ombrage des nations.

Je suis l’Absent de partout, l’Étranger dans tous les lieux habitables, le Dissipateur de la Substance, et mes tabernacles sont plantés sur des collines si lugubres que les reptiles même des sépulcres ont fait des lois pour que les sentiers de mon désert fussent effacés.

Aucun voile n’est comparable à mon Voile et nul homme ne me connaît, parce que nul, excepté le Fils de Marie, n’a pu deviner l’énigme infiniment équivoque de ma damnation.

À l’âge même où je paraissais valide et glorieux, en ces temps anciens pleins de prodiges qui ont précédé le Golgotha, mes propres enfants ne me connurent pas toujours et souvent ils refusèrent de me recevoir, car mon joug est sans douceur et mon fardeau très-pesant.

J’ai tellement coutume de porter le Repentir effrayant du Jéhovah, « ennuyé d’avoir fait les hommes et les animaux[1] », et on voit si bien

  1. Genèse, VI, 7.