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Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/171

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que je le porte en la même façon que Jésus a porté les péchés du monde !

C’est pourquoi je suis poussiéreux d’un très-grand nombre de siècles.

Je parlerai néanmoins avec une autorité de Patriarche inamissible, investi cent fois de l’élocution du Tout-Puissant.


Je n’aime pas beaucoup mes fils de Juda et de Benjamin pour avoir crucifié le Fils de Dieu. Ils sont bien la postérité de leurs deux ancêtres, engendrés de moi, que j’ai comparés jadis à deux animaux féroces.

Mais ils ont subi leur châtiment et je n’ai pas refusé d’être l’époux et le titulaire de leur excessive réprobation.

Me souvenant d’avoir perfidement spolié mon frère Ésaü, il était selon la justice que j’assumasse, jusque dans ma dernière descendance, la complicité d’une perfidie qui préparait le Salut du genre humain en me dépouillant moi-même de la domination sur tous les empires.

Il est vrai que ces misérables enfants ne savaient pas qu’ils accomplissaient ainsi la