Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/52

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rité notable que, dans les Livres sacrés, le mot Argent est synonyme et figuratif de la vivante Parole de Dieu[1]. D’où découle cette conséquence que les Juifs dépositaires anciens de cette Parole, qu’ils ont fini par crucifier quand elle est devenue la Chair de l’Homme, en ont retenu, postérieurement à leur déchéance, le simulacre, pour accomplir leur destin et ne pas errer sans vocation sur la terre.

« C’est donc en vertu d’un décret divin qu’ils posséderaient, n’importe comment, la plus large part des biens de ce monde. Grande joie pour eux ! mais qu’en font-ils[2] ? »

Ce qu’ils font de l’argent, je vais vous le dire, ils le crucifient.

Je demande pardon pour cette expression assez généralement inusitée, je crois, mais qui n’est pas plus extravagante, si on y regarde bien, que cette autre : « Manger de l’argent », dont la monstruosité réelle, divulguée, ferait expirer d’effroi les innombrables humains qui l’utilisent.

J’ai dit exactement ce que je voulais dire.

  1. Ps. xi, 7.
  2. Christophe Colomb devant les Taureaux, p. 108.