Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/53

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Ils le crucifient, parce que c’est la manière juive d’exterminer ce qui est divin.

Les symboles et les paraboles du Saint Livre sont pour toujours, l’Église, infaillible, n’ayant pas plus raturé les figures qu’elle n’a congédié les prophéties. C’est l’éternité seulement qui a leur mesure et les Juifs ayant égorgé le Verbe fait chair, après l’avoir très-jalousement gardé, aussi longtemps qu’il n’éclatait pas à leurs yeux charnels, épousèrent à leur insu l’effroyable pénitence d’être fixés à jamais dans leur sacrilège et de continuer avec rage sur l’indestructible Symbole ce qu’ils avaient accompli sur la chair passible du vrai Dieu.

Crucifier l’argent ? Mais quoi ! c’est l’exalter sur la potence ainsi qu’un voleur ; c’est le dresser, le mettre en haut, l’isoler du Pauvre dont il est précisément la substance !…

Le Verbe, la Chair, l’Argent, le Pauvre… Idées analogues, mots consubstantiels qui désignent en commun Notre Seigneur Jésus-Christ dans le langage que l’Esprit-Saint a parlé.

Car, sitôt qu’on touche à l’une ou l’autre de ces effrayantes Images, qui sont si nombreuses, elles accourent toutes à la fois et mugissent de