Page:Bloy - Le Salut par les juifs, 1906.djvu/77

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pourtant sa puissance contre un peuple de vermisseaux qui lui résistait sans jamais mourir.

On eût pu dire, semble-t-il, que cet obstacle impossible à vaincre l’avertissait, en pleine victoire, de sa condition précaire d’épousée d’un Dieu sanglant à qui tout avait résisté…

Devenue comme la mer, elle dut, en frémissant, prendre pour elle-même la concise prohibition du Seigneur : « Tu viendras jusqu’ici et tu ne passeras pas plus avant, et c’est ici que tu briseras l’enflure de tes ondes[1]. »

Néanmoins, la guerre aux Juifs ne fut jamais, dans l’Église, que l’effort mal dirigé d’un grand zèle charitable et la Papauté les abrita généreusement contre la fureur de tout un monde.

  1. Job, XXXVIII, 11.