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Page:Bloy - Le Sang du pauvre, Stock, 1932.djvu/188

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XVII

LE COMMERCE


Suis-je le gardien de mon frère ?
Caïn.


Autrefois, il y a bien longtemps, quand il y avait de la noblesse et des chevaliers libérateurs, le commerce dérogeait. C’était une loi absolue, une loi de fond. Le gentilhomme qui se livrait au commerce était, de ce fait, discrédité, disqualifié, déchu, démonétisé, déshonoré, rejeté du sol, racines en l’air. Et c’était parfaitement juste et raisonnable. Même aujourd’hui que l’arithmétique a remplacé la noblesse, le commerce garde encore quelque chose de son ancienne puanteur et on ne l’avoue pas très volontiers.