Page:Bloy - Le Sang du pauvre, Stock, 1932.djvu/234

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ses noces d’or, les Va-nu-pieds et les Meurt-de-faim accourront des extrémités de la terre pour en être les témoins.

Vous savez cela, ô Reine Juive, Mère du Dieu Très-Pauvre que les bourgeois de Bethléem ne voulurent pas accueillir et qui mîtes au monde, sur la paille des animaux, Votre adorable Enfant. Vous savez ce que lui a coûté seulement le Voile de cette Épouse magnifique dont les cheveux de lumière ont flotté, vingt siècles, sur tous les tombeaux des Saints, de l’Orient à l’Occident. Mieux que personne Vous savez aussi que c’est pour Elle seule que Jésus est mort. Quant à la haine de cet Enfant pour les richesses, il n’y a que Vous qui pourriez dire qu’elle est juste aussi grande que sa Divinité même et que cela ne peut se traduire dans aucune langue.

Je Vous confie donc ce livre écrit par un pauvre à la gloire de la Pauvreté. S’il s’y trouve de l’amertume, Vous y mêlerez Votre Douceur, et s’il s’y trouve de la colère, Vous l’atténuerez par Votre Tristesse. Mais, ne l’oubliez pas, je suis le contemporain de Votre