froide contenue dans le « calice » de l’Évangile, mais seulement une goutte de cette eau, à l’extrémité du doigt, pour le rafraîchissement de sa langue, et c’est sur l’intercession d’Abraham qu’il compte pour l’obtenir. Il ne peut pas tomber plus mal. Abraham objecte l’abîme. — C’est ton refus qui est cet abîme. Lazare ne t’en demandait pas plus quand tu jouissais de ses tortures. Ta consolation inexorable est devenue sienne et il n’y a plus rien à faire.
Le verre d’eau de l’Évangile ! On en a fait un lieu commun, ainsi que de beaucoup d’autres Paroles. On a souvent parlé d’une jeune fille buvant un verre de sang pour sauver son père et la sentimentalité, créatrice probable de cette légende, n’a pas manqué de crier à l’héroïsme. Ce verre de sang, qui ne pouvait que rafraîchir le teint d’une vierge décolorée dans les prisons de la Terreur, fut, sans doute, pour le vieillard menacé d’une mort affreuse, le verre d’eau de l’Évangile.
Il y a mieux. C’est le verre plein des larmes de la compassion, l’humble parole d’un cœur qui tremble d’amour et qui ne peut donner que