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j. k. huysmans

Oubliant sa « basilique en fleurs » et tant d’autres imageries précieuses inventées la veille par Des Esseintes, il méprise par exemple des diminutifs tels que « la petite servante du Christ, la petite femme, la petite pauvresse, la petite plante, la petite rose, la petite agnelle, la petite Lydwine, Lydwinula », qui ont au moins le mérite d’être amoureux et qui peuvent très-bien faire pleurer des saints.

Or voici ce qui peut faire pleurer des hommes seulement pitoyables. Ce Jean Brugman, à la page 168 de la traduction française de son livre, s’exprime ainsi : « Je vous prie, ma sœur Lydwine, de demander au Seigneur, par d’instantes prières, qu’il daigne retrancher en moi ce qui déplaît davantage aux yeux de sa Majesté. » Page 210 de sa Sainte Lydwine, Huysmans, ennemi et contempteur de Brugman, mais ne dédaignant pas de translater le bonhomme en sa langue rare, s’en acquitte de la sorte : « Je vous serais obligé d’exorer le Sauveur pour qu’il m’élague de ce qui lui déplaît le plus. »