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le révérend père judas

La première manière, tout à fait classique, c’est d’être un transfuge et de livrer carrément à l’ennemi ce qu’on a le devoir de défendre à quelque prix que ce soit.

La seconde manière, beaucoup plus roublarde, consiste à se montrer inextirpable comme un acarus, en déballant, à tout propos, un cœur de martyr acheminé dès l’enfance à toutes les immolations ; à répandre, par l’orifice de tous les clairons, qu’on est le plus fidèle et le plus indispensable des serviteurs, à l’instant même où l’on remplace le vin par de la litharge et les sonnettes de la maison par des crotales.

Tel fut le choix du Révérend Père Didon, hétérodoxe furtif et théologastre capitulard, dont l’incontinence littéraire n’est surpassée que par l’accablante sottise de ses prétentions de savant.

Évidemment, la destinée du Père Hyacinthe n’était pas pour exercer sur son âme une irrésistible fascination.