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le révérend père judas

« L’histoire de l’Enfant prodigue fait lever un dernier soleil dans les vies les plus coupables et les plus déshonorées. »

Le comble du facile serait de cueillir à profusion de petits muguets tels que ceux-ci : « Jésus était l’orgueil de sa mère », ou « Jésus était le plus chaste des législateurs » ; à moins qu’on ne préférât l’avertissement de « ne pas prendre à la lettre les paroles de Jésus » ou l’ineffable recommandation de « lire entre les lignes » de l’Évangile.

Un protestant me disait, il y a quelques jours, que les plus ombrageux pasteurs luthériens ne pourraient pas trouver, en ce livre d’un moine romain, un seul mot capable de les offusquer et que cela ferait, au contraire, une excellente lecture pour fortifier l’esprit chancelant des congrégations réformées.

Ce témoignage précieux est déjà corroboré littérairement par le suffrage universel des imaginations à hauteur d’appui qui ne demandent pas qu’un poète les entraîne au fond de l’azur.